L'année débute pour les observateurs de l'hémisphère nord par un retour de l'essaim météoritique des Quadrantides, lequel est actif entre le 28 Décembre et le 12 Janvier. C'est l'un des essaims les plus productifs de l'année avec un taux horaire estimé à 120 météores, et qui peut varier entre 60 et 200, avec un maximum d'activité généralement très court (de 3 à 5 heures).
En cette année 2016, le maximum d'activité des Quadrantides est prévu pour le 04 Janvier vers 07h55 UTC.
Les conditions d'observation sont plutôt favorables. Intervenant deux jours après la phase de Dernier Quartier (DQ le 02 à 05h30 UTC), le maximum d'activité de l'essaim a lieu en présence d'un gros croissant de Lune qui devrait peu gêner l'observation.
En Europe, et pour de nombreux lieux d'observation de l'hémisphère nord, le radiant situé dans le nord de la constellation du Bouvier (Bootes) est circumpolaire et donc observable toute la nuit sous nos latitudes. En France, il faut cependant attendre la seconde partie de la nuit pour que celui-ci atteigne une hauteur raisonnable de 15 degrés. L'horaire annoncé du pic d'activité, aux environs du 08h00 UTC, ne favorise guère les observateurs de la partie ouest de l'Europe, puisque le ciel serait déjà inondé par la lumière du jour. L'observation dans les toutes premières heures de la journée du 04 Janvier devrait quand même permettre d'apercevoir un certain nombre de météores, les plus brillants, malgré la présence du gros croissant lunaire.
En revanche, les observateurs d'Amérique du Nord seront idéalement placés.
En raison de la position du radiant par rapport à l'écliptique, les meilleurs emplacements pour observer l'essaim sont ceux situés aux latitudes les plus au nord, comme le Canada, la Finlande, la Suède, et la Norvège. Les observateurs de l'hémisphère Sud auront du mal à voir quelque chose de cet essaim.
Les calculs sur le modèle de Jérémie Vaubaillon indiquent le pic peut survenir plus tôt et peut donner un maximum entre le 03 Janvier 22h00 UT et le 04 Janvier 02h00 UT. Cet horaire serait optimal pour les longitudes européennes.
La prévision du maximum d'activité à la longitude solaire de 283,16° est basée sur le meilleur retour jamais observé de l'essaim, issue des données de 1992 de l'IMO, et confirmée par les observations radio pratiquement chaque année depuis 1996. Le pic lui-même est normalement de courte durée, et peut être facilement raté à quelques heures près, ce qui pourrait expliquer la fluctuation du ZHR d'année en année, bien qu'une véritable fluctuation soit probablement aussi présente. Pour exemple, les observations visuelles en 1998 ont persisté pendant plus de deux heures au plus fort de l'activité. Un niveau supplémentaire de complexité vient du fait que la répartition des particules dans le flot de météoroïdes liées à la comète 96P/Machholz et à la planète mineure 2003 EH1 peut faire que les objets plus faibles observables par radio et au télescope soient décelables quatorze heures avant les plus brillants observés visuellement ou photographiquement.
Quelques années depuis 2000 semblent avoir produit, principalement en radio, un maximum suivant le pic principal visuel d'environ 9-12 heures. La confirmation visuelle de toute répétition d'un tel comportement serait la bienvenue. L'activité des Quadrantides a tendance à être très basse à plus d'une journée environ du pic, et les observations passées ont suggéré que le radiant est diffus loin du maximum aussi, se contractant notamment durant le pic lui-même, peut-être en raison de cette baisse d'activité à ce moment-là. Des observations par image seraient bien accueillies pour aider à enquêter sur ce sujet, avec des résultats par télescope.
Avec une vitesse de 41 km/sec, les météores sont moyennement rapides et les plus brillants laissent de belles traînées persistantes.
Il est souhaitable de regarder dans les zones autour du radiant, en étant attentif à tout éclair de lumière surgissant dans le ciel.
En France, le radiant, localisé au nord de la constellation du Bouvier, est circumpolaire et en conséquence, visible toute la nuit. Il est cependant très bas sur l'horizon en début de soirée, mais grimpe au fil des heures.
Il sera préférable de regarder dans les zones situées à 45-60 degrés autour du radiant pour mieux profiter des longues traînées lumineuses laissées par les météores.
Emplacement du radiant des Quadrantides (QUA) le 04 Janvier 2016 à 00h00 UTC (pour Paris - France). Le gros croissant de Lune n'a pas encore fait son apparition dans le ciel, mais l'on peut déjà observer Jupiter dans le Lion. Autres essaims météoritiques pouvant donner lieu à quelques météores : Comae Berenicids (COM); Dec. Leonis Minorids (DLM); Delta-Cancrids (DCA); Antihelion Source (ANT)
|
Emplacement du radiant des Quadrantides (RA=230°, DEC=+49°) le jour du maximum
L'essaim météoritique des Quadrantides,
observé pour la première fois en 1825, tire son nom
du fait que les étoiles filantes semblent provenir d'un même
point du ciel (le radiant) situé au nord de l'étoile
Peter Jenniskens (NASA Ames Research Center) a fait remarquer que l'astéroïde 2003 EH1 (MPEC 2003-E27) découvert le 06 Mars 2003 par B. A. Skiff (Lowell Observatory-LONEOS) semblait être un très sérieux candidat pour expliquer l'essaim météoritique des Quadrantides. L'astéroïde 2003 EH1, qui est vraisemblablement une comète, et qui peut s'approcher à moins de 0.3 UA de Jupiter et de la Terre, a une période de 5.53 ans, avec un périhélie à 1.19 UA, une forte inclinaison (70.8 °) et une excentricité de 0.62. D'après son éclat, le diamètre de 2003 EH1 est évalué entre 1.5 km et 2.7 km.
L'actuel radiant théorique pour 2003 EH1 (R.A. = 229.9 deg, Decl. = +49.6 deg; V_inf = 41.7 km/s à la longitude solaire de 282.94 degrés, équinoxe 2000.0) est au centre du radiant des Quadrantides mesuré au moyen de photographies.
Selon Jenniskens, un astronome et chasseur de comètes japonais nommé Ichiro Hasegawa a d'abord calculé (en 1979) que les météores des Quadrantides devaient provenir d'une comète, C/1490 Y1, que des astronomes chinois, coréens et japonais avaient décrit devenir brillante dans ce qui pourrait être une explosion violente qui se serait produite entre le 31 Décembre 1490 et le 12 Février 1491. Jenniskens et B. G. Marsden (Cfa) ont tenté de relier les observations de 2003 avec les données utilisées par Hasegawa pour 1490-1491, sans succès. (IAUC 8252)
|
|
L'observation des essaims de météores peut s'apprécier sans matériel spécifique, l'observation à l'oeil nu étant le moyen le plus simple de profiter du spectacle. Toutefois, pour ménager vos vertèbres cervicales, il est préférable de s'allonger à même le sol, d'utiliser une chaise longue ou un siège réglable, ce qui vous permettra ainsi de scruter le ciel dans de meilleures conditions.
Un carnet vous sera également indispensable si vous souhaitez noter vos observations, surtout si vous avez la chance de voir passer un bolide. Enfin, une paire de jumelles sera utile si vous souhaitez observer les traînées lumineuses laissées par les bolides.
Une manière efficace d'observer visuellement les météores est la méthode du comptage, où l'observateur note les météores vus sur un papier ou enregistre le comptage sur un magnétophone en donnant la magnitude estimée du météore et l'appartenance à l'essaim observé. Cette méthode très simple à mettre en oeuvre permet d'établir par la suite un rapport d'observation.
exemple : August 8, 2007 Lieu d'observation (Ville, Pays) Longitude 000 degrees 00' 00" East, Latitude 00 degrees 00' 00" North. UT Period Field Teff F LM PER KCG SPO 7:44-8:47 60N 1.01 1.0 6.51 3 2 9 Note : La première colonne (UT Period) fait référence à la période d'observation, en Temps Universel. Le seconde colonne (Field) est le secteur du ciel où le champ visuel a été concentré. La troisième colonne (Teff) représente le temps effectif d'observation, c'est-à-dire en tenant compte des pauses ou du temps non passé à observer le ciel. La colonne (LM) est la magnitude limite moyenne à l'oeil nu, déterminée à partir d'au moins trois champs d'étoiles. Les colonnes suivantes indiquent le nombre de météores pour chaque essaim observé.
Total Meteors: 14 Magnitude Distributions: Shower -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 PER 1 1 1 KCG 1 3 SPO 1 1 2 4
Note : La magnitude -4 est comparable à l'éclat
de la planète Vénus, la magnitude -1 à la brillante
étoile Sirius, La majorité des étoiles visibles
à l'oeil nu sont de magnitude +2 à +3. Les plus faibles
étoiles que l'on peut voir à l'oeil nu sous un ciel
bien sombre sont de magnitude +6 à +7. La table contient les magnitudes de tous les météores observés, et la moyenne (dernière colonne) pour l'essaim.
L'oeil nu peut détecter des météores jusqu'à approximativement la magnitude +7 dans d'excellentes conditions à proximité du centre du champ visuel. Les techniques vidéo permettent la détection des météores à la magnitude +8, et les observations de météores par radar ou avec un télescope peuvent permettre la détection de météores faibles, jusqu'à la magnitude +11. Si la détection au moyen de la photographie peut difficilement concurrencer ces deux dernières méthodes de recherche de météores qui réclament d'avantage de technique, elle est en revanche moins onéreuse et en conséquence plus facilement abordable pour l'astronome amateur.
L'observation vidéo a quelques avantages par rapport à d'autres méthodes d'observation, et peut être combinée avec l'observation visuelle, photographique ou télescopique. En utilisant un système vidéo vous avez la puissance d'un observateur visuel ou même télescopique, mais une exactitude beaucoup plus élevée. Vous pouvez déterminer tous les paramètres importants des météores tels que l'heure, le temps d'observation, la position, l'éclat, et la vitesse.
Les météores peuvent également être détectés par radio. En pénétrant dans l'atmosphère terrestre, le météore crée derrière lui une ionisation locale, qui à la propriété de réfléchir les ondes électromagnétiques du spectre radio. Le moyen le plus simple "d'entendre" cet écho radio est de rechercher une fréquence de la bande FM (88-108MHz) où habituellement aucune radio ne diffuse. Le passage d'un météore engendrera la diffusion d'un signal radio sporadique là où il n'y avait qu'un bruit de fond. Cependant, la majorité des échos sont très difficilement discernables car très rapides et presque noyés dans le bruit de fond. Des techniques un peu plus sophistiquées peuvent être mises en oeuvre au moyen d'une radio, d'un ordinateur, et d'un logiciel de détection, par toute personne intéressée par cette technique simple de radioastronomie.
L'International Meteor Organization (IMO) peut recevoir vos rapports d'observations si toutefois ceux-ci sont établis selon leurs directives. Les observateurs désirant envoyer leur rapport à l'IMO peuvent consulter les pages (en anglais) indiquant la procédure à suivre et les renseignements indispensables dont l'IMO a besoin pour la prise en compte des données : www.imo.net
Vous avez observé un bolide, n'hésitez pas à signaler votre observation sur le site du REFORME (REseau Français d'ObseRvation de MEtéores) http://www.reforme-meteor.net
Rien de plus facile ! Un appareil photo (type reflex) muni d'un objectif grand-angle ouvert à f/d 2 réglé sur l'infini, un bon trépied stable et un déclencheur manuel pour éviter les vibrations. De bons résultats peuvent également être obtenus avec un 50mm ouvert au maximum.
Choisissez de préférence un film rapide de 400 ou 800 ISO.
Quelle que soit la position du radiant, visez de préférence au zénith, vous aurez ainsi plus de chance de capturer le passage d'étoiles filantes.
N'hésitez pas à faire des poses d'environ 3 à 5 minutes avec une pellicule 400 ISO, surtout si vous êtes loin de toutes lumières parasites. Evitez cependant d'avoir la Lune dans le champ de l'objectif, ou à proximité en raison des reflets secondaires. Si vous souhaitez privilégier la prise de vue des traînées persistantes, utilisez de préférence une pellicule de 800 ISO, avec un temps de pose compris entre 30 et 60 secondes.
|